Le Docteur Paul à Vieux-Moulin
Le béret basque, sa canne et sa célèbre pèlerine
L'apéritif à l'Auberge du Daguet
L'élevage de cockers ici |
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Charles Paul est né le 23 mars 1879 à Boulogne-sur-Mer de Eugène Paul et de Caroline Duhamel (son père le docteur François Honoré Duhamel a été maire de Boulogne-sur-Mer de 1879 à 1881), il obtiendra son diplôme de bachelier avec mention : Lettres - Philosophie le 27 juillet 1896 à la Faculté de Lille et son doctorat à la Faculté de Médecine de Lille en 1901. Il deviendra en 1905 Médecin-Expert près le Tribunal de la Seine, Médecin du Ministère de la Justice, Médecin légiste de l'Université de Paris, demeurant à Paris 52 bis rue de Varenne.
De 1905 à 1960 (du procès de Henriette Caillaux en 1914 au procès de Jacques Fesch en 1957) pendant 55 ans le Docteur Paul a exercé son métier au service de la justice, il était surnommé : "l'Homme aux cent mille autopsies".
Le docteur Paul s'installa à Vieux-Moulin au début des années 20 au numéro 12 de la rue Saint-Jean dans une villa qui sera complètement rénovée "Les Terres Fraîches".
Avec sa compagne Olga Nourry il s'attachera à une de ses passions à l'élevage des cockers, leur fille Colette deviendra le 30 juin 1956 maire de Vieux-Moulin.
Une phrase du docteur Paul : "Le tiers de ce que nous mangeons suffirait à nous faire vivre ; les deux autres tiers servent à faire vivre les médecins" nous montre un autre aspect de sa personnalité, son coup de fourchette est resté célèbre dans au moins deux restaurants :
Le restaurant Lapérouse situé au 51 Quai des Grands Augustin à Paris , il était fréquenté par de nombreux hommes politiques, il était situé entre le domicile du Docteur Paul et le Palais de Justice, un plat portait son nom :
Le "poulet docteur" avait été créé en l'honneur d'un excellent et spirituel gastronome, le docteur Paul, fameux médecin légiste parisien, auquel son métier ne coupait manifestement pas l'appétit.
Il s'agit d'un poulet braisé cuit aux trois quarts imbibé de Porto rouge, mijoté dans du jus de veau et servi avec des lamelles de veau et parfumé à l'estragon.
© Collection personnelle Jean-Claude Lécuru
Le 10 avril 1917 le Docteur Paul au Grand Quartier Général (ou GQG, ou G.Q.G.) de Compiègne
En 1929 il avait déjà déposé 10401 fois à la barre et pratiqué plus de 6000 autopsies et "le chroniqueur, essayiste, romancier Jean-Paul Lacroix, après avoir tenu une comptabilité macabre, affirme qu'il a pratiqué 159398 autopsies, la dernière datant du 23 janvier 1960, soit trois jours avant de mourir".
Les journalistes et chroniqueurs judiciaires nous ont laissé quelques portraits. Le chapeau melon, ou, en été, le chapeau de paille à bords plats est posé un peu en arrière ; le visage est souriant, l'œil vif - un œil gris, qui sait observer sans en avoir l'air et auquel rien n'échappe, - la mâchoire inférieure solide, volontaire et sensuelle, la moustache brune, aux pointes légèrement retroussées et laissant voir ses lèvres.
Une serviette bourrée sous son bras, Paul s'avance, la main tendue. Le plus souvent il passe son bras libre sous le vôtre et vous entraîne dans sa marche pressée, pour vous demander de vous nouvelles et vous conter quelque anecdote pleine d'humour et de gaillardise. Excellent orateur l'éloquence du docteur Paul n'est pas que scientifique.
Sa parole, spirituelle, élégante, fine et souple comme une épée, lui permet de soutenir l'assaut des meilleurs escrimeurs du barreau. Remuant ses pieds guêtrés, secouant la barre, accablant ses adversaires de louanges académiques ; leur donnant du " grand ami", de "L'éminent orateur", le docteur Paul pare tous les coups et s'amuse prodigieusement.
A gauche : Le 21 juillet 1914 le Docteur Paul à la sortie du Palais de Justice à Paris lors du procès Caillaux. Henriette Caillaux tira plusieurs balles le 16 mars 1914 à bout portant sur Gaston Calmette, directeur du Figaro.
Au centre : Le Docteur Paul à la barre lors d'une session de la Cour d'Assise de Paris.
A droite : Le docteur Paul avec monsieur Ordonneau juge d'instruction.
© Photos : Source Bibliothèque Nationale de France
- Le 20 octobre 1911, la Cour d'Appel de Paris, réunie en Assemblée Général a désigné le Docteur Paul comme Médecin Expert près le Tribunal de Grande Instance de Versailles.
- Le 7 novembre 1921 s'ouvrit à Versailles le procès Landru le médecin légiste, le docteur Paul, est amené à se placer en miroir, en double du dépeceur, à libérer devant la cour, avec une verve et un bagout de camelot, une singulière passion de nécrophile : "Trois crânes, six mains, cinq pieds ! Et le plus difficile, mesdames et messieurs, le plus long à brûler, ce sont les intestins !".
- Le 20 mars 1926, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice nomme le Docteur Paul, Médecin adjoint au Ministère de la Justice.
- Le jeudi 24 août 1933, le Docteur Paul expert auprès du tribunal de la Seine, procède à l'autopsie de Baptiste Nozière, à l'Institut médico-légal du quai de la Rapée dans le 12e arrondissement. Condamnée à mort Violette Nozière a bénéficié des grâces successives de trois chefs d'État.
- Le 9 octobre 1939 le ministère de la Défense Nationale et de la Guerre désigne le Docteur Paul comme membre de la commission médicale des intoxications.
- Du 18 mars 1946 au 4 avril 1946 Marcel Petiot est jugé au Palais de Justice de Paris, il sera défendu par maître René Floriot, le docteur Paul n'a pu identifier q'un seul cadavre.
Le docteur Paul fut l'ami de Georges Simenon, avec qui il lui arrivait de partager de fameux banquets notamment à l'occasion de la remise du prix du "Quai des Orfèvres".
Dans les romans, le docteur Paul est cité nommément pour la première fois dans une nouvelle en 1936 dans le quotidien Paris-Soir : "La Péniche aux Deux Pendus".
Dans les enquêtes du commissaire Maigret chez "Gallimard" puis ensuite dans les romans publiés aux " Presses de la Cité", dans une trentaine d'ouvrages le personnage du Docteur Paul prendra une part importante dans la recherche du coupable.
Médecin légiste pratiquant son art dans les locaux de l'Institut médico-légal, il joue un rôle important par les indices matériels qu'il peut fournir grâce à ses analyses que le Commisaire Maigret peut par exemple connaître l'heure de la mort d'une victime, et parfois c'est l'analyse du corps qui permet de découvrir son identité.
En 1955 Henri- Georges Clouzot pour le tournage du film "Les Diaboliques" fera appel au docteur Paul en qualité d'expert judicaire.
En 1963 Claude Chabrol fera appel à l'acteur André Fouché pour incarner le Docteur Paul dans son film "Landru".
Anecdotes sur le Docteur Paul par Jacques Batigne raconté dans le livre "Un Juge passe aux aveux"
Editions Robert Laffont Collection Vécu 1971
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J'avais eu l'occasion, pour faire autopsier la victime de donner une fois de plus du travail à l'excellent docteur Paul, cet homme aimable et sympathique, qui fut pendant quarante ans, le type du parfait médecin légiste.
Ses successeurs, ses collègues à l'époque, sont ou ont été d'excellents médecins légistes eux aussi. Mais lui était LE médecin légiste. Il personnifiait la fonction. Il ne faisait pas de clientèle, il n'assurait pas un enseignement. Il était continuellement à la disposition de la Justice. S'il n'était pas présent au Palais, on savait toujours comment le joindre. A toute heure du jour ou de la nuit, il accourait.
"Ce qui me plait en elle, me dit-il un jour, c'est qu'elle est vivante.
- Vous avez un sacré toupet, docteur, lui répondis-je. Vous passez des heures à découper des cadavres à la morgue.
- Batigne, n'oubliez pas qu'un cadavre découpé ne ment pas. Il livre toujours ce qu'il a dans le ventre. Je vous défie d'en dire autant de vos clients vivants."
Il avait des mots féroces.
A l'époque où les exécutions capitales, auxquelles il est tenu par sa fonction d'assister, avaient lieu en public, sur le boulevard Arago, il arriva un jour devant le barrage de police empêchant la foule de s'approcher. Les gardiens qui se trouvaient là le connaissaient. Ils s'écartèrent pour le laisser passer. L'avocat du condamné suivait le docteur. Mais on le voyait rarement en pareille circonstance. Le barrage se referma devant lui. Il sortait sa carte d'identité pour justifier de sa qualité quand le Dr Paul se retourna, protecteur :
"Laissez-le passer, dit-il majestueusement, c'est le fournisseur."
L'avocat ne lui a jamais pardonné. On comprend qu'il ne fût pas flatté.
© Photos : Source Bibliothèque Nationale de France
Le docteur Paul avait aussi des mots charmants.
Il sortait un jour du Palais et, traversant le boulevard, manquant de peu d'être renversé par une puissante automobile conduite par une élégante jeune femme. Il eut un geste de reproche et d'impatience, brandissant la canne dont il se servait d'autant plus volontiers qu'il n'en avait nul besoin. On peut être jeune femme élégante, au surplus distinguée, et se montrait, quand on tient un volant, mal embouchée. La conductrice se penchant par la portière et s'écria :
"Et vas donc, gros bouffi !"
Le docteur Paul, amusé et méditant sa vengeance, se replia sur le Palais et se précipita dans le cabinet du procureur de la République, son ami de longue date :
.- Peux-tu me savoir à qui appartient cette voiture ?
Il en avait relevé le numéro.
Il sut très vite qu'elle appartenait au président-directeur générale d'une importante société et même, d'après la description qu'on lui en fit, que la conductrice devait être l'épouse de cette personnalité. Il courut chez le marchand de fleurs le plus voisin et fit expédier à l'adresse de la dame un luxueux bouquet accompagné de sa carte "le docteur Paul" assortie de la mention "Avec les respectueux hommage du gros bouffi".
Il eut quelques jours plus tard la visite du mari.
"Docteur, je suis au courant de l'incident. Je suis désolé de la grossièreté de ma femme : dès qu'elle est au volant elle ne sait plus ce qu'elle dit. J'espère que votre bouquet lui servira de leçon. Elle compte d'ailleurs venir s'excuser elle-même et vous remercier."
La dame vint.
"Je suis confuse, Docteur, c'est en pêcheresse que je me présente devant vous."
"En ce cas, madame, répondit-il en souriant, permettez-moi de regretter que vous ne vous présentiez pas dans la tenue des pécheresses de l'Antiquité."
Il devint un excellent ami du ménage.
Bien que très postérieur à "la Belle Époque", l'anecdote en conserve le parfum. Sait-on encore aujourd'hui l'apprécier ?
J'avais été très vite dans les meilleurs termes avec le docteur Paul. Il se souvenait d'avoir préparé l'internat des hôpitaux de mon père.
"Ah ! vous êtes le fils de ce Batigne qui était du Midi, grand mince et très musicien ? Une fois pour protester contre la lenteur des chevaux de fiacre mis à votre disposition par l'administration, nous avons fait monter dans le bureau du directeur de l'hôpital Beaujon un cheval blanc en zèbre.
- Mon père me l'a raconté.
- Ça ne l'empêchait pas de travailler. Je me souviens qu'il est sorti quatrième de sa promotion.
- En effet."
Le docteur Paul, qui avait fréquenté les grands de ce monde, qui avait connu beaucoup de gens, assisté à des journées historiques, détenu des secrets et même des secrets d'États, qui aurait pu avoir des funérailles solennelles, a exigé un enterrement très simple, sans discours, dans la plus stricte intimité. Il savait le néant des honneurs dont tant d'autres se gargarisent...
- Officier d'Académie au Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts le 1er janvier 1910.
- Chevalier du Mérite agricole, titre délivré le 18 juin 1910 par le Ministère de l'Agriculture.
- Extrait de l'Ordre n° 386 portant Citation à l'Ordre de l'Armée du 1er septembre 1916 :
Monsieur Paul, Médecin -Major de 2ème classe, Chef du Centre Médico - légal de la VIème Armée.
"Médecin aussi remarquable par son savoir que par son courage. Rend de signalés services à l'Armée et à la population civile, grâce à ses expériences dangereuses sur les gaz toxiques. Par son inlassable activité, ses missions périlleuses dans les tranchées de première ligne, sa hâte à se porter là où des émissions de gazeuses créent un péril, a fait preuve du plus grand courage et d'un complet mépris du danger. A été blessé par l'action nocive des gaz."
- Extrait du Journal Officiel du 24 avril 1917 :
Tableau spécial de la légion d'honneur (chevaliers) :
Paul Charles, Médecin - Major de 2ème Classe au Centre Médico - Légal d'un groupe d'armées :
"Médecin de haute valeur qui a toujours montré un courage exemplaire, une activité et un dévouement inlassables."
"A rendu aux Armées des services exceptionnels, particulièrement dans l'organisation des mesures prises contre les gaz asphyxiants."
- Officier de la Légion d'Honneur le 13 mai 1924 avec effet au 16 juin 1920.
- Médaille d'Argent le 16 mai 1925 pour services rendues aux Sociétés de Secours Mutuels par le Ministère de l'Hygiène, de l'Assitance et de la Prévoyance sociales.
- Par décret du Président de la République en date du 22 août 1927 Paul Charles a été promu Commandeur de l'Ordre National de la Légion d'honneur.
- Médaille d'Or le 23 février 1933 pour services rendues aux Sociétés de Secours Mutuels par le Ministère de l'Hygiène, de l'Assitance et de la Prévoyance sociales.
- Par décret en date du 14 juin 1935, le Docteur Paul a été promu Médecin Lieutenant-Colonel de Réserve.
- La médaile de Vermeil en date du 8 décembre 1937 par l'Académie de Médecine.
- Le Docteur Paul est nommé le 23 février 1939, Officier de l'Instruction publique pour services rendus aux études scientifiques du Ministère de l'Education Nationale.
Le médecin légiste le docteur Paul lors du déjeuner du 26 novembre 1957, le jury remet le prix "quai des Orfèvres" à
Louis Thomas, lauréat avec son livre "Poisson d'avril" qui reçoit un chèque de 100.000 francs, le docteur Paul serre la main de l'auteur aveugle.
Jean-Jacques Charles Pennès, dit Jean Sennep ou Jehan Sennep, né à Paris le 3 juin 1894 et mort à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) le 9 juillet 1982, est un dessinateur de presse et caricaturiste français. il a collaboré à de nombreux journaux, dont "Candide", "Aux Écoutes", et au "Figaro"..
Le 22 novembre 1904 la Société Académique de l'Arrondissement de Boulogne-sur-Mer a admis monsieur Charles Paul en qualité de membre correspondant.
Par délibération prise dans la séance du 29 avril 1911 à Bruxelles monsieur le Docteur Paul a été admis au nombre des membres associés étrangers de la "Société de Médecine Légale" de Belgique.
Le Docteur Paul a été admis le 18 novemmbre 1921 en qualité de Membre d'Honneur de l'Œuvre de l'Orphelinat et Mutuelle de la Fédération des Polices de France et des Colonies.
Le Groupe des Anciens Combattant du Palais de Justice de Paris parmi ses membres comptait le Docteur Paul.
Chez le président le Docteur Ch. Paul
52 bis rue de Varenne Paris VII
Le Docteur Paul n'oublia jamais ses origines nordistes en étant le président l'association "Les P'tis Quinquins" qui proposait aux enfants du Nord, de l'Aisne, des Ardennes, de l'Oise, de la Somme et Pas-de-Calais des colonies de vacances de l'Union des Septentrionaux.
Club des Cent
21 rue Montmartre Paris I
Tél : Gut. 52-47
En tant qu'épicurien le Docteur Paul a été admis comme stagiaire le 7 décembre 1928 au "Club des Cent" et sera promu Membre Titulaire le 2 février 1934 .Le Club des Cent a éte fondé en 1912, c'est un club relativement secret de la gastronomie française. Il est aussi connu sous le nom de "Compagnons de Cocagne". En 1928 le droit d'entrée était de 200 Francs et la cotisation annuelle de 300 Francs. Il donne droit de recevoir l'annuaire du Club des Cent, ainsi du papier à en-tête du Club et à un exemplaire des statuts.
Le Club des Cent tenant à garder un souvenir impérissable de ses membres, vous êtes prié de vous rendre 11 rue Blanche, au fond de la cour. Là, un photographe "Photo-Mondain", de 2 à 4 heures, tous les jours perpétua votre physionomie. Pour le prix de 100 Frs, il tirera de vous 200 exemplaires. Dix vous seront remis, les 190 autres seront retenus pour les collections des Centistes.
Réfléchissez au fait que la discispline fait la force des armées et celle du Club des Cent et votre engagement vous impose des devoirs de mutualité que vous aurez à cœur de ne pas oublier.
Académie Duchenne de Boulogne
37 boulevard Berthier Paris XVII
Le Docteur Paul a été élu le 17 février 1953 "Membre" de l'Académie Duchenne de Boulogne, au 4ème fauteuil, celui de Bretonneau.
Le médecin du Palais est sans pratiques. Parfois, cependant, une mère, une femme, une sœur sortant de l'audience où l'un des siens a laissé toute espérance, chancelle. On va chercher le médecin du Palais. Mais ici c"est le médecin des âmes qu'il faudrait.
Parfois aussi, un quidam fait la sottise de mourir dans un couloir. Alors on va encore chercher le médecin. Quand il est là, le médecin dit :
" Voilà un client pour mon confrère Paul."
Il n'y a pas au Palais de médecin plus répandu que le docteur Paul. Il y a une clientèle de tout repos : celle des morts. Car il n'y a pas d'accident, de meurtre, d'assassinat sans le médecin expert. Le médecin expert ausculte le cadavre, le scalple, lui vide les intestins, regarde comment s'est comportée l'oreillette droite et constate scientifiquement que la victime a passé de vie à trépas dès que son cœur a eu cessé de battre. Fort de cette vérité, il la consigne dans un rapport circonstancié et, le jour de l'audience, entraîne la conviction des jurés. On voit alors apparaître aux Assises le docteur Paul qui, ayant fait le sacrifice de son éternelle cigarette, s'avance à la barre d'un pas de commandement et, prenant son propre corps comme planche anatomique, dévoile à la Cour, au jury et au public médusés que la balle était entrée par le thorax a atteint la paroi de l'abdomen ou que la blessure a été faite par un instrument "contondant et tranchant". Et cela avec un tel brio qu'on a toujours l'impression d'assister à une réussite et qu'on se tient à quatre pour ne pas féliciter l'accusé d'avoir si bien placé ses coups.
Mais il n'y a pas non plus de bons procès d'Assises sans le médecin aliéniste. ce qui fait l'agrément de cette compagnie tout à fait distinguée, Ce qui fait l'agrément de cette compagnie tout à fait l'agrément de cette compagnie tout à fait distinguée, c'est qu'un fou trouve toujours un plus fou qui l'admire, et qu'elle est vraiment sans doctrine préconçue. Un tel sujet jugé irresponsable par un psychiatre sera immanquablement réputé jouir de la plénitude de ses facultés au regard d'un autre psychiatre. Cela revient à dire que, selon qu'il aura été examiné par X ou par Y, l'inculpé sera catalogué dément, demi-dément ou simulateur. Là-dessus, Thémis se débrouille comme elle peut.
Extrait du livre paru chez Gallimard en 1929 "Tableau du Palais" de Pierre Lœwel.
Un grand merci à mesdames Colette Pittard, Julie Duffossé-Fourmann, messieurs Marc Pilot et Lionel Chanel pour l'aide apportée à la conception de cette page consacrée au Docteur Paul.
Le Docteur Paul à Vieux-Moulin
Le béret basque, sa canne et sa célèbre pèlerine
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